Je suis souvent confrontée au blues du dimanche, ce moment où, après un bon weekend à me consacrer à des activités épanouissantes et relaxantes, commence à s’installer dans mes pensées la réalité du pénible retour à la routine du 9 à 5. J’ai donc pris cette année la décision de mettre un focus sur viser à améliorer mon bien être psychologique au travail et tenter ainsi d’éliminer ou au moins diminuer mes blues du dimanche.
Compte tenant que notre plan d’atteinte de notre indépendance financière dépend d’environ 6.5 ans de plus de travail, M. Mod et moi tenons à démontrer à nos enfants qu’il est primordiale de trouver de la satisfaction dans la manière que nous vivons jour après jour. On veut leur donner l’exemple que même lorsqu’on travail pour un but à long terme qui nous apportera un mode de vie plus satisfaisant en général, il ne s’agit tout de même pas d’un objectif visant à nous échapper de notre situation actuelle.
Tomber dans la mentalité de fuite
En effet, le cheminement vers l’indépendance financière est très long et très ardu. Les gens s’y dévouent pendant plusieurs années et y consacrent souvent énormément d’énergie afin d’optimiser tous les facteurs pour atteindre leur liberté le plus rapidement possible. Beaucoup voit l’indépendance financière comme leur billet vers la liberté, pour enfin s’échapper d’une situation qu’ils trouvent déplaisante.
C’est souvent un mindset dans lequel nous même on tombe. On est fatigué, tanné de courir entre nos obligations pour s’occuper de tout ce qu’on a à s’occuper simplement pour pouvoir travailler puis on a donc hâte de finalement ne plus avoir X,Y et Z liés à cette vie passée à travailler. Par contre, avoir ces réflexions et ce discours, devient extrêmement épuisant et néfaste à notre bien être dans le présent. Pire que ça, une fois qu’on atteint l’indépendance financière, on peut faire fasse à un choc lorsque l’on se rend compte qu’elle ne règle pas tout.
Où tu vas, tu es (No matter where you go, there you are)
C’est un dicton assez important à garder en tête tout au long de ce parcours. Certaines personnes qui atteignent finalement l’indépendance financière ont tendance à se lancer de tout coeur dans la productivité.
‘’Mon premier réflexe a été de dédier toute mon énergie à ce blogue. Essentiellement, j’ai troqué mon emploi pour un autre.’’ Déjà 1 an de retraite! de Jeune retraité
« Although the first morning of freedom was pretty intense, luckily the rest of that first day got better.
To distract myself from the overwhelming task of figuring out the meaning of life, I just got back to work instead.
I had a lot of Mad Fientist tasks I wanted to complete so I threw myself into that.
It felt great. It felt normal. »
Valuable Lessons from My First Year of Freedom de Madfientist (Traduction libre: Bien que le premier matin de liberté a été assez intense, heureusement le reste de cette première journée c’est améliorer. Afin de me distraire de la tâche accablante de comprendre le sens de la vie, je me suis plutôt remis au travail. J’avais beaucoup de tâches liées à Mad Fientist que je voulais accomplir donc je m’y suis donc lancé. Je me sentais bien. Ça me semblait normal. – Précieuses leçons de ma première année de liberté de Madfientist)
Ce n’est pas nécessairement mauvais de se lancer dans des projets de tout coeur, c’est plutôt le mindset avec lequel on approche ceci qui peut avoir de mauvais aspects nous rappelant le monde du travail. C’est très bien d’accomplir quelque chose qui est important pour nous et de créer des projets qui peuvent non seulement améliorer notre propre situation mais également celle des autres. Par exemple le jeune retraité ou MadFiestist qui aident leur lecteurs à améliorer leur situation financière et possiblement atteindre l’indépendance financière en écrivant des articles sur le sujet.
Heureusement qu’ils avaient tous deux construits leurs sites avant leur départ du monde du travail, ce qui leur a permis d’avoir un beau projet auquel se consacrer une fois avoir quitté leur emplois. Par contre d’autres n’ont pas ce type de projet et peuvent faire fasse à un choc assez brusque lorsqu’ils se retrouvent sans travail, même si c’est selon leur propre choix.
Un membre du forum de Mr. Money Mustache a lancé en Juin dernier la discussion suivante Difficult FIRE decompression/transition, anyone? (Traduction libre: Décompression/Transition difficile à l’atteinte de son indépendance financière retraite anticipée). L’échange qui s’en est suivi est totalement marquant. Les gens y partagent leur expériences personnelles, une fois après avoir quitté leurs emplois, à devoir décompresser des effets nocifs de plusieurs années à travailler dans des environnements toxiques ou dans des conditions difficiles ou encore à suivre un rythme de vie insatisfaisant. Plusieurs ont énoncés avoir vécu de l’anxiété jusqu’au symptôme de stress post-traumatique, puis certains partagent leur apprentissage quant à l’importance de travailler sur son bonheur bien avant d’avoir atteint son indépendance financière.
C’est donc extrêmement important d’apporter un effort conscient à la recherche du bonheur dans notre vie de tous les jours, et ce, même lorsque l’on est dans une phase de dévouement à un projet qui améliorera encore plus notre situation tel que l’atteinte de notre indépendance financière. Avec une perspective différente, beaucoup de travail puis en faisant le choix conscient d’y porter l’attention nécessaire, on peut essayer de trouver des ressources puis mettre des choses en place pour nous aider à améliorer nos journées quotidiennes.
C’est probablement pourquoi un concept de plus en plus prédominant en ce moment sur les blogs qui discutent de l’indépendance financière est celui de l’optimisation du style de vie plutôt que de l’atteinte d’une façon de s’échapper d’une vie qui ne nous convient pas.
Vivre comme si on ne pouvait jamais atteindre l’indépendance financière
‘’If your happiness is dependent on accomplishing certain goals, what happens if fate intervenes? What if you’re snubbed? If outside events interrupt? What if you do achieve everything but find that nobody is impressed? That’s the problem with letting your happiness be determined by things you can’t control. It’s an insane risk’’ The Daily Stoic: 366 Meditations on Wisdom, Perseverance, and the Art of Living by Ryan Holiday (Traduction libre: Si votre bonheur dépend de l’accomplissement de certains objectifs, qu’arrive-t-il si le destin intervient? Qu’arrive-t-il si vous êtes boudé? Si des circonstances externes perturbent vos plans? Qu’arrive-t-il si vous accomplissez tout mais personne n’en est impressionné? Voilà le problème avec laisser notre bonheur dépendre de choses qu’on ne peut pas contrôler. C’est un risque insensé.)
Il n’y a rien de mal à travailler de façon acharnée vers un objectif, toutefois on pousse ceci trop loin lorsqu’on décide que notre bonheur présent dépend entièrement de l’atteinte de cet objectif.
La blogueuse Angela de Tread Lightly Retire Early qui documente son cheminement vers l’indépendance financière discute de son côté de sa décision de réduire son temps au travail malgré, entre-autres, l’impact financier, afin de passer plus de temps avec son enfant puis moins courir jour après jour. C’est une excellente façon de mieux trouver le juste milieu entre continuer de poursuivre un objectif tout en trouvant une façon d’adapter son quotidien pour en tirer le plus de satisfaction possible.
Nous avons nous même instauré quelques mesures pour mieux balancer le travail et notre vie familiale telles qu’effectué du télétravail occasionnellement puis planifier des congés sans solde pour l’été lorsque nos enfants iront à l’école (et peut-être avant!) pour profiter du présent tout au long du cheminement. Par contre, jusqu’à tout récemment, je n’ai pas mis beaucoup d’effort à augmenter mon niveau de bonheur au travail.
Ce n’est pas que je déteste mon emploi, j’y trouve tout de même un certain bonheur à côtoyer des gens agréables puis à accomplir des projets qui sont utiles pour d’autres. C’est surtout le 9 à 5 qui m’épuise et donc j’étais tombé dans l’esprit d’endurer la situation de façon afin de rencontrer notre objectif. On s’entend que c’est tout de même une bonne situation et je suis incroyablement choyée d’avoir un bon emploi avec de la flexibilité, mais tel que mentionné plus haut, “endurer une situation” de laquelle on tire peu ou pas de satisfaction pendant plusieurs années peut avoir des effets nocifs même lorsqu’on quitte la situation.
Je me suis donc attaqué à ma recherche pour augmenter mon niveau de bonheur dans mes journées de travail en optant pour la perspective qu’il n’y a aucune garantie que nous pouvons atteindre notre objectif d’indépendance financière. Cela n’empêche pas que je travaille activement à l’atteinte de cet objectif mais je suis ainsi en mesure de mieux optimiser mes journées dans mon emploi afin d’en tirer plus de satisfaction, surtout lorsque je réfléchis à la possibilité que je pourrais avoir à consacrer encore 5 jours par semaines pour 25 ans ou plus à ce style de vie.
Ma démarche pour améliorer mes journées de travail a tout d’abord débutée avec le choix conscient de porter une attention plus engagée dans la sélection de cours et formations offerts au travers de mon employeur. Ceci m’a ensuite amené à lire « The Happiness Advantage » de Shawn Achor (Comment devenir un optimiste contagieux – traduction par Odile Van de Moortel) un livre axé sur la psychologie positive principalement dans le monde du travail. Cette démarche m’a aidée à mettre en place différentes mesures afin d’augmenter mon niveau de bonheur au travail, incluant négocier une entente pour faire du télétravail.
Et vous, avez-vous des trucs pour contrer ou même éliminer les blues du dimanche? De quelles façon vous parvenez à continuer à trouver du bonheur dans votre travail même si votre but à long terme est possiblement, comme nous, de quitter celui-ci en prenant une retraite anticipée?
Salut Ms. Mod,
Très bel article introspectif. Je trouve qu’il y a énormément de lucidité dans tes propos.
Il y a de très fortes chances qu’une personne malheureuse le soit autant (sinon plus) à la retraite. L’indépendance financière contribue à la liberté, mais ne donne pas les clés du bonheur. Il faut y travailler, il n’y a rien de gratuit dans la vie.
Par ailleurs, je trouve que certains jeunes se mettent tellement de pression pour atteindre leur objectif financier à tel âge ou tel âge. Ce n’est pas une course.
D’ailleurs, si on aime pas son travail, il suffit de le changer. Pourquoi soufrir pendant 15 ans pour finalement (peut-être) profiter de la vie.
Puis, une fois l’objectif atteint, ça prend des projets, des passions, des rencontres, des amis, etc. Cette nouvelle vie demande aussi des efforts.
Dans mon cas, comme tu dis dans ton article, mon blogue m’a beaucoup aidé durant cette période. J’avais une plateforme pour documenter mes émotions et pour « occuper » mes journées. C’est pour cette raison que j’encourage tout le monde à démarrer son blogue.
Enfin, pour répondre à ta question, il m’arrive encore d’avoir le blues du dimanche. 😉 C’est étrange, mais je suis resté traumatisé par mes années dans le rat race. Même quand j’aimais mon travail, je souffrais le dimanche soir. Donc, je ne connais pas de solution miracle.
Peut-être dédier ton dimanche soir à ton blogue (ou ton plan de sortie du monde corpo)!
Bon dimanche (je ne sais pas quel jour on est)! 🙂
Salut Jeune Retraité,
J’apprécie énormément avoir cette perspective nous venant d’une personne qui a atteint l’objectif d’indépendance financière. C’est véritablement un bon point, le bonheur ça se travaille puis même lorsque l’on a plus à consacrer 40 heures et plus au boulot, des efforts sont nécessaires pour trouver un rythme qui nous comble.
Je suis surprise que tu souffres encore parfois du blues du dimanche, mais c’est tout de même compréhensible avec toutes les années passées à l’école puis dans le rat race. J’imagine que ça va devenir de moins en moins fréquent avec le temps dans cette nouvelle vie de jeune retraité ;). De mon côté, j’aime bien l’idée de dédier mon dimanche soir à mon blogue.
C’est toujours un plaisir de te lire, merci beaucoup!
Très intéressant. Je n’avais jamais abordé cette réflexion. Je me centre toujours sur mes objectifs de liberté financière, je calcule le nombre d’année qu’il me reste à ‘toffer’. Mais dans les faits, je ne déteste pas mon travail. Et surtout, j’ai plein d’opportunité d’y augmenter mon bien-être : réduire mes heures, traitement différé… Je me lance sur cette magnifique réflexion !
Salut Laurie,
Merci pour ton commentaire! Je dois avouer qu’il y a certaines journées où le calcul du nombre d’années (voir journées) qu’il me reste à « toffer » m’arrive encore mais moins fréquemment depuis que je consacre plus d’effort à améliorer mon bonheur au travail ;). Bonne recherche et n’hésite pas à revenir mettre à jour tes découvertes sur ce plan!